Elu meilleur joueur, Nicolas Becq était tout sourire
Dans le camp de Baasrode, plus que de la déception d’avoir été éliminé en demi-finale, c’est la résignation qui dominait, comme l’explique Christoph De Vits qui a affronté son frère David dans le tamis. «A partir du moment où nous sommes toujours privés des services de Thomas (Piérard) et de Grégory (Van Impe), nous savons que notre tâche est difficile, surtout que l’on tombe toujours contre Kerksken. Nous avons mal débuté en livrant sept balles hors des limites et à 1-3, nous menons encore 40-0, mais on ne peut terminer ce jeu. A 4-1, on fait 4-2 certes, mais en sept jeux, avec un tel retard, on n’a plus droit à l’erreur. La seule satisfaction ce samedi, c’est le bon comportement d’Ese (De Moor) qui a montré que l’on pourra compter sur lui la saison prochaine, malgré qu’il n’a que 17 ans. »
La saison de Baasrode n’est pas encore fini. Il reste les demi-finales des playoffs contre… Kerksken. «Encore une fois ! (rires) Comme jusqu’à présent, nous tenterons de faire notre possible en sachant que ce sera très difficile, mais nous ne baisserons pas les bras avant d’avoir joué. »
A Ogy, c’est un sentiment de déception qui prévalait. « C’était le premier Huit pour tout le monde chez nous sauf pour Jimmy (Birlouet)», constatait Maxime Ghislain. « On ne peut pas dire que nous avons été grandioses à la frappe. Tout le monde pouvait mieux, à commencer par moi. J’ai raté quelques balles importantes, surtout. Et si nous avions été à notre niveau habituel, il y avait moyen de bousculer Kerksken qui ne semblait pas dans un grand jour. L’explication ? La pression ? Oui, certainement en partie mais la qualité des balles n’était en faveur de personne, sauf peut-être pour Tanguy (Metayer) qui en a ramené quelques-unes. Sinon c’est horrible car elles bougent énormément quand elles sont livrées à tête d’homme. C’est évidemment aussi à nous à nous adapter, mais dans notre jardin, nous éprouvons un goût de trop peu car il y avait moyen d’ennuyer Kerksken ce samedi. Cependant, ils partent à 4-1 car pendant ce premier tour de livrées, on n’a pas frappé. C’est mortel un tel écart. »
Arnaud Dubart décide alors de sortir. « Il voulait que Seb (Mauroit) profite de ce moment également. C’est vrai que cela a été un peu mieux ensuite mais le résultat est là. C’est dommage car il ne nous a pas manqué grand-chose, à l’image des deux derniers jeux. Il a manqué un quinze pour changer les choses. Dans ce 9e jeu, je livre à Donatien (Delbecq) alors que je me dis de ne pas livrer deux fois au même joueur. Malheureusement, je prends mal la balle au moment de servir et elle arrive chez lui. »
Néanmoins, la saison d’Ogy est très bonne. « On ne va pas bouder notre plaisir évidemment et l’on sait que ce sera difficile de confirmer mais nous nous donnerons les moyens d’y parvenir. »
Kerksken qui ne gagne pas, cela n’arrive pas souvent, mais à l’image de Nicolas Nantel, les Alostois n’ont guère eu la tâche aisée face à Thieulain. « Pour ma part, je souffre d’une tendinite au tendon d’Achille. J’ai commencé à la ressentir au lendemain de la finale du tournoi de Thieulain. Pour bien faire, je n’aurais pas dû jouer, mais quand vous êtes là, vous êtes pris par l’ambiance et l’enjeu. Cela n’a pas été de mon côté, mais nous avons aussi livré beaucoup trop de balles hors des limites, ce qui n’est pas dans nos habitudes. On leur a fait beaucoup de cadeaux. Cela arrive mais je suis persuadé que cela ira mieux le week-end prochain. Pour ma part, je préfère positiver en me disant qu’en jouant très mal, on a pris six jeux. »
Le Leuzois qui avait le plus le sourire, c’était bien sûr Nicolas Becq. Sacré meilleur joueur de l’après-midi, le foncier de Thieulain s’est vu récompenser pour sa régularité. Il a ramené un nombre impressionnant de balles dans le tamis adverse, et cela a suffi pour que les votants dirigent leur voix vers lui. « Je suis extrêmement content. Je me sentais bien aujourd’hui, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines. Je pensais que comme Tanguy (Metayer) avait été plus spectaculaire que moi, il aurait la Balle d’Argent. »
On sent que quelque chose a changé dans la manière d’aborder les luttes contre Kerksken. « Psychologiquement, c’est vrai, on ne commence pas une telle lutte en nous disant qu’on va essayer de les battre mais plutôt qu’on va les battre. Il faut aussi admettre que, cette année, les Alostois semblent plus prenables. Ils ratent des choses qu’ils ne rataient pas auparavant. L’arrêt de la finale à Bruxelles nous reste en travers de la gorge : on aurait pu les battre dans leur jardin. On sent qu’ils étaient friables ce jour-là. Néanmoins, nous ne lâchons plus rien, le moindre « quinze » est important ; même si nous menons 40-0, on reste concentré. »
De bon augure avant les playoffs. « On va d’abord se concentrer sur Isières et les demi-finales. Snober notre adversaire à ce stade de la compétition serait suicidaire. »
Quelque chose a changé à Thieulain, on le répète…
Eric de Boer